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Wednesday, July 29, 2020

« Sexe et pouvoir » : Marie-Antoinette, des billets doux très politiques - Le Monde

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C’est toujours la grande question, le potin historique impossible à confirmer. Marie-Antoinette, devenue plus de deux cents ans après son passage sous la guillotine une personnalité « people », était-elle la maîtresse du comte Axel de Fersen, le gentilhomme suédois qui organisa la fuite de Varennes ? Les lettres qu’ils échangèrent entre juin 1791, après l’évasion manquée de la famille royale, et août 1792, après la prise du palais des Tuileries, sont empreintes d’une indéniable passion amoureuse.

Des élans d’autant moins contenus qu’ils s’expriment en version codée, en utilisant de l’encre sympathique ou en recourant à une combinaison complexe, dite « poly-alphabétique », articulée autour d’un mot-clé modifié à chaque message. « Je vais finire [sic], non pas sans vous dire mon bien cher et tendre ami que je vous aime à la folie et que jamais je ne peu [sic] être un moment sans vous adorer », s’épanche la reine dans son français imparfait.

Marie-Antoinette est fort soucieuse que les missives du beau militaire, âgé comme elle de 35 ans au début de leur correspondance, ne tombent pas entre les mains de son époux. « Il en va de notre bonheur à tous trois », insiste-t-elle auprès de celui qu’elle dit vouloir « aimer jusqu’à la mort » dans un billet où elle raconte avoir récupéré in extremis une lettre que Louis XVI s’apprêtait à ouvrir.

Organiser la riposte

« Ont-ils été amants ? Nous n’en savons rien », répond Isabelle Aristide, conservatrice aux Archives nationales. « En revanche, assure la responsable du département des archives privées de l’institution, leurs échanges épistolaires avaient un contenu très politique. » Réalisé, grâce à des procédés d’imagerie sophistiqués, par la Fondation des sciences du patrimoine, en liaison avec les Archives nationales, le déchiffrage de certains passages noircis à l’encre afin de devenir illisibles permet d’en prendre toute la mesure.

En résidence très surveillée aux Tuileries avec le reste de la famille royale, la reine de France fait de Fersen son émissaire. Alors que le roi s’en tient aux canaux diplomatiques classiques, Marie-Antoinette mandate son poisson-pilote pour mobiliser tout ce que l’Europe compte de têtes couronnées. Elle plaide sa cause auprès des souverains des royaumes d’Espagne, des Deux-Siciles, de Russie et d’Angleterre, mais aussi auprès du duc de Savoie. Son idée fixe : que les puissances étrangères convoquent un congrès pour organiser la riposte contre-révolutionnaire.

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July 29, 2020 at 05:02AM
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